Parcours spectateur - 6ème - « Simon la Gadouille » - 2017-2018

lundi 30 avril 2018 , par Catherine Havette

Dans le cadre d’un partenariat avec le théâtre du Cormier de Cormeilles-en-Parisis, tous les élèves du niveau 6eme sont allés voir la pièce de Robert EVANS (2012), mise en scène par Arnaud ANCKAERT pour la Cie Théâtre du prisme :

C’est l’histoire poignante de deux enfants, Martin et Simon, la construction de leur amitié en marge des autres élèves de la classe, souvent impitoyables. C’est une histoire fondatrice de l’enfance qui revient à la mémoire de Martin, adulte, et qui nous est racontée. Le comédien seul en scène, livre une interprétation des différents élèves, drôle et terrible à la fois. Un musicien accompagne cette traversée dans l’enfance, apportant au récit une très juste dose d’émotions.

Étape 1 : Être spectateur et découverte de la pièce : 1ère surprise, les élèves sont assis sur les bancs en bois installées en demi-cercles très serrés sur la scène. Le comédien est au milieu d’eux... ce qui marque une rupture avec la tradition de la pièce de théâtre frontal !

  • devenir un spectateur avisé, affiner ses goûts artistiques par la fréquentation de spectacle
  • exprimer son point de vue et ses émotions et son goût esthétique

Étape 2 : Retour sur les ressentis des spectateurs post-représentation : Les élèves de 6eme ont été invité à s’interroger sur ce qu’ils ont vu et à développer leur point de vue en classe de différentes manières avec la philosophe Dominique PAQUET lors d’un atelier philosophique pour une classe ou avec leurs professeurs d’Arts plastiques, de français et d’histoire-géographie et éducation civique.

  • réfléchir post-représentation sur cette « histoire d’amitié brisée » et se ré-approprier cette histoire si proche de leur vécu de jeune collégien de 6eme autour de la question suivante :

« Comment supporter la trahison de ses amis ? »

  • exprimer son point de vue par le dessin de son souvenir préféré du spectacle, par une prise de parole orale dans un groupe, par l’écriture d’un nuage de mots ou par un travail d’écriture imaginant la suite de l’histoire en séance de Français

Cher Martin
Martin, fut un temps, nous étions les meilleurs amis du monde. Nous partagions toutes nos tristesses,toutes nos joies. Nous avions confiance l’un envers l’autre et n’avions aucun secret entre nous. Tu étais mon confident, mon meilleur ami, mon frère...Rien ne pouvait nous séparer.
Mais depuis que tu m’as trahi,je me sens si seul. Malheureusement tu n’es jamais revenu vers moi : tu as comme effacé de ta mémoire tous ces moments passés ensemble. Depuis je n’arrive pas à refaire ma vie !Je suis triste de ce que tu as fait et je t’en veux. Tu n’es pas venu m’aider quand j’étais dans l’étang,tu n’avais pas à me déchirer ma BD,et tu n’avais pas non plus à me lancer des ballons. Je me suis senti si seul, tellement trahi. Tu m’as vu si triste et tu as laissé couler mes larmes.
Mais malgré tout, je voudrais que l’on oublie tous ces terribles malheurs et que l’on reparte sur de bonnes bases. Nous
sommes maintenant grands ,et il faut que nous agissions comme des adultes réfléchis. Je ne te cache pas que j’ai été
terriblement déçu par ce que tu m’as fais,par ton comportement hypocrite avec moi. Je n’oublierais pas ce que tu m’as fait
endurer avec tous tes copains, moi ton copain inséparable. Néanmoins,comme je te l’ai dit, nous ferions mieux de reprendre
notre amitié à zéro, en quelque sorte, tout recommencer comme avant, cela serait sinon un énorme gâchis.
J’espère que tu penses la même chose que moi.
Pour mon ami revenu,
Simon
Simon la Gadouille
Lettre de Simon la Gadouille- Lina

Cher Martin,
J’ai bien reçu ta lettre. Et j’aimerais qu’on reparle de notre année de CM2.
Nous étions très soudés et nous nous aimions beaucoup. On faisait des blagues à une certaine Sharon, on passait nos vacances
ensemble et on a même, si tu t’en souviens, créé une BD.
Et puis un jour notre professeur nous a amené au jardin botanique. A la dernière question du travail qui nous était demandé, nous
devions écrire le nom d’un bateau qui était amarré à la berge d’un lac.
Sharon poussait le bateau de toutes ses forces pour que personne ne puisse lire son nom. Puis tu as lancé un bâton qui est arrivé
dans l’eau ; ça a éclaboussé ses nouvelles chaussures, elle a crié et m’a attrapé et jeté dans le lac.
Le professeur est venu me secourir avant que je ne me noie. Tu n’as rien fait quand Sharon m’a attrapé ni quand on m’appelait
Simon la Gadouille.
Une fois en sport, tu as marqué un but et tu as été qualifié pour l’équipe de foot. Depuis ce jour tu me laissais souvent seul pour
aller t’entraîner. Je voyais bien que souvent tu inventais des excuses, j’avais l’impression que tu avais honte de moi. Cela m’a fait de la peine. Et je comptais sur toi pour la BD mais je l’ai retrouvé chiffonnée dans ton sac et pas finie. Pourtant tu m’avais promis que tu la finirais.
Je suis venu te voir et là, tu l’as déchirée, en m’appelant Simon la Gadouille ; tu as jeté ton ballon sur moi à plusieurs reprises. Puis tous les autres s’y sont mis. Ce jour-là j’ai ressenti un grand chagrin, de la solitude et de la déception.
Finalement nous avons vécu nos vies chacun de notre côté et comme tu vois, j’ai commencé à créer des films et je suis devenu célèbre.
J’ai reçu ta lettre, étonné d’entendre parler de toi depuis ces trente longues années. Ce que j’ai vécu était dur, mais je suis prêt à fermer les yeux et à renouer nos liens qui ont été si forts autrefois.
J’aimerais beaucoup te revoir pour qu’on en reparle. Je t’attendrai à l’aéroport demain, à 14 h.
Sincèrement, Simon.
Lettre de Simon la Gadouille-Anouck


Travail mené par le service culturel et le théâtre du Cormier de Cormeilles-en-Parisis et par les professeurs :
Mme NAHON (Arts plastiques) et Mme DUFLOT (Français)
Mmes Mouchard et Havette (Histoire- Géographie/ EMC)
Projet coordonné par Mme HAVETTE (professeure référent Culture).

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